Pourquoi la Nature nous fait du bien ?

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La nature nous fait du bien. Cet article est à l’origine d’un événement inter blogueurs à l’excellente initiative du blog plusdevertlessbeton.com. Je trouve génial de voir converger plusieurs thématiques sur un même sujet.

On se met au vert, on se ressource à la montagne ou on prend un bol d’air au bord de l’océan…

On a tous conscience du bienfait des éléments naturels. Pourtant on se coupe souvent de la nature dans notre quotidien alors qu’il est possible de l’intégrer très avantageusement au sein de nos habitats.

Avant tout, la nature nous veut du bien

La nature nous offre son abondance. Eau, air, biomasse, régulation des écosystèmes : les principales ressources qu’elle nous propose sont aussi les plus importantes à notre survie et pourtant elles sont gratuites. Cerise sur le gâteau, tout ce que la nature fabrique, elle le fait sans produire de déchet !

La nature est tolérante, elle pardonne nos erreurs. Si l’Homme laisse derrière lui une friche industrielle sans vie et avec des sols pollués, la nature reprendra petit à petit ses droits.  Il en va de même pour un champ de culture intensive où plus rien ne pousse naturellement. Dans certains cas, il faudra à la nature beaucoup de temps mais elle créera à terme de la biomasse et fera revenir la biodiversité.

La nature n’est qu’intelligence

Etre au contact de la nature, c’est être au contact du meilleur mentor sur terre. En effet, il y a plus de savoir dans une feuille d’arbre que dans tous les livres qui pourront être écrits avec le bois de la forêt à laquelle il appartient.

Et c’est tout à fait normal. Le neuroscientifique Idriss Aberkane nous rappelle que la nature a 4 milliards d’années de recherche et développement d’avance sur nous. 

Cela lui permet par exemple d’imprimer dans les diatomées, des nano-structures de silicium plus finement que les semi-conducteurs de nos meilleurs microprocesseurs. Et ce directement dans l’eau de mer et sans pollution alors qu’il faut à l’Homme des salles blanches très énergivores et du matériel à forte empreinte environnementale pour opérer.

nano-structure de diatomée

Autre exemple, le rendement solaire de la photosynthèse des plantes est plus élevé que celui de nos meilleures cellules photovoltaïques. Et les capteurs solaires que nous offre la nature sont compostables : ils enrichissent le sol en fin de vie -> what else ?

Le rapport de l’Homme à la nature

Les erreurs du passé

Au lieu d’observer et d’apprendre des trésors d’ingénierie de la nature. Au lieu de récolter de façon raisonnée le surplus qu’elle nous offre, nous puisons dans son capital et déstabilisons son fonctionnement. 

Prenons un sol forestier. La nature y exprime toute son abondance. En le défrichant et en le remplaçant par des monocultures, nous aurons certes de bons rendements au début. Mais rapidement, le sol perdra de sa biodiversité, se compactera et deviendra infertile. On utilisera de plus en plus d’intrants chimiques pour nos cultures. Les sols seront pollués et notre nourriture perdra la plus grande partie de sa valeur nutritionnelle. 

Quelques erreurs de l’Homme :

  • Brûler des forêts primaires ou piller les océans au lieu d’apprendre de la biodiversité et des millions d’espèces que nous ne connaissons pas encore
  • Utiliser l’eau potable pour évacuer nos excréments alors que ceux-ci sont valorisables pour abonder la terre et que l’eau ainsi polluée devra subir de lourds traitements
  • Brûler nos déchets végétaux ou les enfouir dans des conditions où ils ne pourront pas  se composter naturellement
  • Extraire massivement des énergies fossiles, fruit de dizaines de millions années de décomposition organique avec entre autres pour conséquences une pollution des éco-systèmes et un réchauffement global du climat
  • Utiliser massivement des machines pour tous nos besoins du quotidien nous rendant plus fragile et dépendant comme l’illustre le film Wall-E
Film Wall-E

Dans ces quelques constats, nous nous rendons compte que dès que l’on s’écarte trop des principes du vivant, nous en payons le prix à plus ou moins long terme.

Un autre paradigme

Il ne faut pas oublier qu’avant notre ère industrielle, notre prédation sur l’environnement était très limitée. Il y a deux siècles par exemple, on déboisait pour cultiver, mais il y avait 10 fois moins d’hommes sur terre. De plus, avec les moulins à vent, à eau, la traction animale et le travail manuel : les énergies étaient 100% renouvelables.

Energie renouvelable du passé et du futur…

De nos jours, certains rares peuples ou tribus vivent encore en harmonie avec la nature et avec un impact environnemental proche de zéro. Grâce à leur mode de vie, ils cultivent un instinct qui leur permet d’observer et de ressentir leur milieu naturel. Ils peuvent alors se nourrir, se soigner, se vêtir et se loger sans faire appel à une industrie complexe.

Heureusement, dans nos sociétés “modernes” de plus en plus de personnes s’éveillent. Méditation, sophrologie, yoga, alimentation vivante, médecines chinoises, naturopathie et bien sûr éco-construction : autant d’activités, de médecines ou de métiers nous permettant de nous reconnecter à notre propre nature et d’aiguiser notre sensibilité.

Les pratiques évoluent également dans notre production alimentaire. Permaculture, agroforesterie, maraichage biologique : de plus en plus de producteurs utilisent les principes de cultures inspirées du vivant. Grâce à ces pratiques, on sait “refaire du sol” et faire revenir de la biodiversité là où plus rien ne poussait.

Les scientifiques grâce au Biomimétisme s’inspirent de la nature pour innover. Quelques exemples :

  • Les combinaisons de natation les plus performantes imitent la surface de la peau des requins pour diminuer le coefficient de frottement dans l’eau
  • Certains architectes s’inspirent des structures osseuses pour créer des structures résistantes avec un minimum de matière. C’était le cas de la tour eiffel, inspiré de la structure du fémur avec des densités de matières réparties en fonction des contraintes
  • Les avions modernes disposent de widget en bout d’aile pour augmenter leur portance, réduire la traînée et donc diminuer leur consommation de carburant. Ce dispositif est inspiré des ailes des cigognes
  • Les parois autonettoyantes sont inspirées des structures nanométriques de la surface des feuilles de lotus, créant un effet déperlant et balayant les impuretés sur leur surface
Les feuilles de lotus sont déperlantes

La nature dans l’éco-construction ?

Les deux stratégies des porteurs de projets

  1. La stratégie hitech :

On construit une maison performante respectant la dernière réglementation thermique. Cette maison est équipée des toutes dernières technologies pour obtenir un précieux label. Dans cette maison, on se protège des “méchants” éléments extérieurs à coup de domotique, de pompe à chaleur, de ventilation double flux, de panneaux solaires, d’isolants  

Chacun de ces aspects n’est pas mauvais en soi s’il est utilisé avec parcimonie et de façon réfléchie. Néanmoins l’énergie la moins chère étant celle qu’on ne consomme pas, il est plus judicieux de récupérer l’énergie gratuite avant de penser à ajouter des systèmes complexes.

  1. La stratégie bioclimatique :

Ici l’habitation ne lutte pas contre les éléments extérieurs mais va au contraire tirer parti de chaque interaction entre le bâtiment et son environnement :

  • En captant le soleil passivement par de grandes baies vitrées
  • En stockant la chaleur grâce à l’inertie thermique
  • En régulant le taux d’hygrométrie par ses parois perspirantes en matériaux naturels
  • En utilisant la stratification de chaleur et les vents dominants pour ventiler naturellement l’air intérieur
  • En utilisant la végétation pour créer un microclimat favorable. Parfois, les conseils d’un arboriste seront d’une aide précieuse pour faire les bons choix.

On obtient bien une maison performante avec une stratégie hitech. Mais toutes ces technologies feront monter le budget de la construction. Durant toute la durée de vie du bâtiment, les coûts d’entretien et de remplacement des systèmes seront également importants avec des risques d’obsolescence à moyen terme. De plus, l’utilisation de produits industriels augmentera l’impact environnemental.

Dans le choix d’une maison bioclimatique faite en matériaux naturels, on gagnera sur plusieurs plans :

  • L’impact environnemental car certains matériaux naturels comme la paille sont des véritables puits de carbone
  • Contrairement aux matériaux industriels, les matériaux naturels sont perspirants, c’est à dire qu’ils laissent migrer la vapeur d’eau
  • Une meilleure qualité de l’air intérieur grâce à une bonne régulation de l’hygrométrie et aux faibles émissions de COV nocifs. Deux propriétés qu’offrent la plupart des matériaux naturels
  • Il est bien plus facile d’entretenir et de réparer une habitation Low-Tech
  • le bâtiment peut retourner à la terre en fin de vie. Il est quand même plus sympa de laisser aux génération futures un bâtiment compostable, plutôt qu’un complexe enchevêtrement d’acier, de béton et d’isolant issus de la pétrochimie à gérer…

Le biomimétisme dans l’éco-construction

L’intérieur des termitières est finement régulé en température et hygrométrie. Les termites utilisent avantageusement, l’effet venturi, la stratification thermique et la perspirance des matériaux naturels pour arriver à leur fin. Le fonctionnement des termitières est sérieusement étudié pour la réalisation de système de ventilation passive de certains immeubles.

Les écosystèmes savent filtrer l’eau. Nos phytoépuration, sont inspirés de la nature pour assainir nos eaux usées. Pour aller plus loin, on reproduit les vortex naturellement présents dans les torrents pour aller plus loin dans la filtration et pour dynamiser l’eau.

Les écosystèmes savent aussi stocker l’eau. Les arbres rechargent les nappes phréatiques, les couverts végétaux conservent l’humidité du sol. Et oui, planter des arbres est bien plus pratique à long terme que de construire des cuves de récupération d’eau car le besoin en arrosage sera fortement diminué.

Et si on cultivait localement les matériaux de nos futures maisons ?

La paille est un “déchet” de la culture de graminées. Elle n’est pas entièrement utilisée et se retrouve en excédent.. Il n’est pas rare que cette paille soit laissée, perdue ou pire brûlée. Pourtant, c’est un excellent matériau de construction que l’on retrouve presque partout.

La balle de riz est l’enveloppe de cette céréale. Cette enveloppe est un “déchet” et pourtant fait un excellent isolant en vrac. La filière existe déjà mais il faudrait plus de projets d’écoconstruction utilisant ce matériau pour qu’il puisse se développer.

Le chanvre est une plante très robuste. C’est une culture écologique et durable, très économe en eau et qui n’a pas besoin, d’intrants pour pousser. Cette plante était très cultivée dans toute la france car elle était facile à gérer et répondait à beaucoup d’usages. La filière se développe doucement mais  là aussi, il faudrait plus de demande pour que les cultures se développent.

Le Bambou pousse très rapidement. Sa tige a des caractéristiques mécaniques exceptionnelles. Les structures en bambou sont légères, souples et très résistantes. Un matériaux de premier choix pour réaliser des bâtiments antisismiques. 

Les bois locaux et gérés de façon durables seront à privilégier. Il est possible de faire appel à une scierie mobile pour débiter les poutres de sa future maison dans une forêt adjacente.

La terre crue ne se cultive pas mais c’est un matériau gratuitement disponible sous nos pieds. Il se mariera avantageusement avec les végétaux naturels pour donner de l’inertie thermique et créer des murs perspirants.

La maison naturelle idéale

L’accès à l’habitat devrait être gratuit, l’homme s’approprie la nature et monétise les fruits d’un travail qui n’est pas le sien. Quand un feuillu perd ses feuilles qui abondent le sol, il ne fait pas payer au jeunes pousses d’arbres son compost. tout est échange, champignons et plantes s’entraident.

Laissez moi rêver à un avenir où les multinationales ne domineraient pas le marché de la construction, où les élus locaux encourageraient les habitats alternatifs naturels, où la main d’oeuvre retrouverait ses lettres de noblesse, où l’entraide et l’échange remplaceraient l’argent. Dans ce monde, voici à quoi ressemblerait ma maison idéale.

Les fondations seraient réalisées en pieux bois, comme beaucoup d’anciens bâtiments. La structure serait en bambous récoltés dans la bambouseraie du village. Les murs seraient branchés en remplissage de terre et de paille. Des grandes baies vitrées au sud feraient entrer la lumière l’hiver. La construction sous forme de chantier participatif serait un moment d’échange, de fête et d’apprentissage. Partout, la verdure prendrait la maisons dans ses bras. Arbres à feuillage caduc au sud protégeant la maison des surchauffes estivales et laissant passer le soleil l’hiver. Arbres à feuillage persistants au nord et à l’ouest. Cette nature luxuriante apporterait fraîcheur et humidité en été. Elle protégerait la maison des vents dominants l’hiver.

C’est beau de rêver hein ? Mais c’est aussi utile, voire nécessaire pour aller de l’avant, pour innover, pour naviguer parfois à contre courant mais toujours dans la satisfaction de rester aligné avec ses valeurs.

Et vous quelle serait votre maison naturelle idéale ? Dites le moi dans les commentaires.

Merci de m’avoir lu jusqu’ici. 

En attendant, pensez simple et restez ouverts aux solutions alternatives.

A bientôt !

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